[Histoire] Marbourg

Il faisait froid ce jour là, une pluie torentielle s'est abattu tout à coup sur le petit village de Goldshire, au coeur de la Forêt d'Elwyn.

"C'était il y a quarrante ans maintenant... Et pourtant, j'ai toujours l'impression qu'il s'est passé seulement quelques heures..."

Dans l'auberge du village, un étrange vieillard était assis en compagnie d'une ravissante dame et de quelques étrangers. Ils étaient tous trempés, ils s'étaient arrêtés quelques temps dans cette auberge pour sécher leurs vêtements et profiter de quelques douceurs bien méritées.
La jeune femme insista pour que cet homme reprenne le récit.
"Dites m'en plus, je vous en prie."
Et l'homme reprit son récit.
"Comme je vous l'ai dit, nous étions, mon compagnon et moi, de grands passionnés d'histoire et de littérature. Nous étions enfin libérés de nos études et le monde nous attendait."

L'homme fit une pause et prit une gorgée de vin.
"Nous avions en tête de parcourir tout le contient dans le but de découvrir de nouvelles histoire, toujours plus de livres... et ainsi vivre notre propre aventure."

Les yeux de l'homme commencèrent à briller au fil de son histoire, comme s'il se remomérait avec émotions ce qu'il avait vécu.
"Vous allez peut-être trouver cela bizarre, mais nous avons passé quinze ans dans la seule moitié Sud du continent. Notre plus longue halte fut Ironforge La Grande. Mon compagnon et moi y avons passé dix longues années. Pourquoi me direz-vous? Tout simplement parce qu'il y avait tant de choses à lire et à découvrir."

"Dix ans?" s'exclama la jeune femme. "Vous êtes sûr qu'il n'y avait pas une autre raison?"

Le vieil homme regarda la jeune femme avec un sourire qu'il ne tentait pas de dissimuler.
"Votre perception est bonne, Ma Dame. En effet, il y avait une autre raison. Mon compagnon tomba amoureux d'une très jolie femme là-bas. Il resta avec elle pendant dix ans."

"Mais, et vous?" s'empressa de répondre la jeune femme.

"Je me suis installé là-bas, et je me suis mis à travailler à la Grande Bibliothèque d'Ironforge. Donc, après tout, c'était une excellente opportunité. Mais hélàs, le bonheur ne dure jamais éternellement. La femme de mon compagnon mourrut d'une maladie. Mon compagnon ne pût jamais faire le deuil de cette perte tragique. C'est pour cela que nous avons quitté Ironforge."

"Vous avez repris votre voyage, après cela?" demande la jeune femme.

"Oui. Nous sommes entrés dans la moitié Nord d'Azeroth. Nous y avons visité de fabuleux endroits, avant que la guerre n'éclate. Les paysages, si beaux, si sauvages, furent ravagés par la machine de guerre. Alors nous nous sommes éloingés le plus loin possible des champs de batailles. Mais sur le chemin, nous croisions toujours plus de soldats blessés croisant d'autres soldats partant se battre pour quelconques causes... enfin soit"

Le vieil homme s'arrêta à nouveau pour reprendre une gorgée de vin et mordre dans son morceau de viande.

"Nous sommes alors arrivés dans la région de Loch Modan, tentant de fuir le plus possible les combats. Nous y sommes resté quelques mois. Mais une nuit, alors que nous étions endormis, un ours est venu festoyer dans les restes de notre repas de la soirée. Mon compagnon se réveilla en trombe et effraya la bête. La réponse de celle-ci dût de lui envoyer un coup de patte dans le ventre qui fît volé mon ami à plusieurs mètres du campement. Je soignais tant bien que mal mon compagnon, mais plusieurs côtes étaient brisées. Mon Dieu, s'il n'était pas aussi vieux à cet instant, il aurait vécu. Mais il était déjà rongé par le chagrin de la perte de sa mie, de la vieillesse et maintenant de ses côtes brisées.
J'ai essayé de l'emmener à Ironforge pour qu'il reçoive plus de soins, mais un matin, alors que je venais le réveiller, je compris qu'il n'ouvrirait plus jamais les yeux..."

La jeune femme fit une grimace, tentant d'éviter de montrer son chagrin au vieil homme.

"Après cela, j'ai demandé à un vieil ami d'emmener le corps de mon compagnon quelque part à Stormwind, mais cet ami mourrut avant qu'il me divulgue l'endroit où il gît"

Le vieillard regarda rapidement par la fenêtre et constata que la pluie avait cessé, mais que la nuit, elle était tombé.

"J'ai continué à voyager seul, jusqu'à aujourd'hui. En espérant un jour retrouver la tombe de mon compagnon, et de pouvoir l'emmener vers les terres elfiques de Teldrassil."

Sur ces mots, les trois étrangers qui avaient suivis le récit du vieil homme se levèrent, s'excusèrent et prirent congé. Il ne resta que le vieillard et la jeune femme dans l'auberge.
La jeune femme attendit que les trois étrangers partirent, puis elle se retourna vers le vieil homme et lui dit

"Maintenant, Marbourg, dites-moi la vérité..."